La JSK est une rescapée heureuse et chanceuse, et ce, après avoir subi le verdict expiatoire sur le terrain en fin de saison dernière. Elle commence, tout à l’heure, sa nouvelle aventure en Ligue 1 pour l’immense bonheur de son public qui a vécu une triste intersaison. Il a fallu un Mourad Okbi débarqué à la dernière heure pour conduire un ensemble rajeuni sur la base des enfants du club. Mais techniquement, c’est un ensemble moyen, pour ne pas dire limité, de l’avis même de Okbi.
De la chance, cette JSK en a eu pleinement sans avoir besoin de ses tauliers partis après la relégation. Sans avoir besoin de grands talents, du nombre de buts marqués, c’est grâce aux cartons jaunes que cette JSK a obtenu un ticket pour la Ligue 1 dans cette session de «contrôle». L’affaire du CSChebba est une «externalité positive», si le terme est approprié, elle lui permet de gagner quelque chose de bien sans en payer les frais. Un beau cadeau céleste, ça c’est sûr. Toute la famille aghlabide est contente de ce cadeau, mais cette joie doit être vite casée pour reprendre le travail. Au classement, le compteur de la JSK est à zéro point. C’est la réalité. La session de rattrapage décrétée par la FTF ne doit pas faire oublier aux fans de la JSK deux points essentiels : d’abord que l’actuel bureau directeur, qui s’apprête à quitter, est dépassé par les événements et que l’éffectif actuel formé des enfants du club n’a aucune chance de se maintenir et de jouer à pleines chances avec les autres. Cela se comprend à l’issue des trois matches joués où le gardien Nadim Ben Thabet a été à 50% dans la «performance» aghlabide. Que peut faire Mourad Okbi d’ici au mercato hivernal avec un groupe très diminué qui risque de vivre un vrai «camouflet»? Il l’a probablement compris. Il a décidé de prendre le large, car il sait bien que ce sont des joueurs et un encadrement qui n’augurent rien de bon pour l’avenir. Ce cadeau réjouissant se transforme en 48 heures en un cadeau empoisonné. Les problèmes de cette JSK sont plus compliqués qu’un simple maintien de dernière minute. Ça va plus loin, ça touche surtout la gestion des affaires du club. Une faillite totale et un amateurisme pendant au moins 5 ou 6 ans où la JSK, véritable vivier de talents dans le passé, s’est transformée en un club sans identité. Pis encore, elle s’est reconvertie en un club mauvais acheteur qui ramasse les joueurs finis et de troisième choix qui n’ont aucune motivation sauf de gagner de l’argent, qui n’existe même pas. Au fil des ans, les dirigeants qu’on a vu traîner et s’installer par des coups bas et suite au vide laissé par la fugue des dirigeants notoires, ont échoué. Que va faire cette JSK sans finances, sans joueurs, sans entraîneur et sans dirigeants de qualité ? C’est dur, dur d’imaginer une suite facile des choses. Le maintien in extremis et assez chanceux est, semble-t-il, un événement secondaire car la JSK a besoin d’une refonte générale de son équipe. Ligue 1 ou Ligue 2, la question paraît de moindre considération. C’est ailleurs que les enjeux sont plus consistants, et les arbitrages plus difficiles. La JSK a besoin de patience pour endurer la période à venir. Des gens loyaux, c’est ce qu’il faut en ce moment à Kairouan pour profiter de ce cadeau inespéré.
Les gens perfides, qui sont là ou qui attendent au tournant pour revenir, ne servent à rien.